Année C, 19ème dimanche ordinaire : Luc 12, 35-40

Cette page d’évangile commence par la plus belle des promesses : « il a plu à votre Père de vous donner le Royaume ». Forts de cette assurance, qu’allons-nous faire concrètement ? S’ensuit immédiatement l’invitation récurrente à donner ses biens aux pauvres pour avoir en trésor le Royaume promis.

« Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » : notre trésor est-il ce à quoi nous nous accrochons, ce que nous craignons de perdre, ou comme nous y invite l’évangile, ce pour quoi nous sommes prêts à tout perdre ; à tout quitter ?

Certains profitent des vacances pour emprunter un chemin de pèlerinage, goûter la joie d’avoir quitté leur confort, de se satisfaire de peu, parfois d’apprendre à manquer. Nous découvrons alors pas à pas, que notre trésor n’est peut-être pas ce que nous pensions en partant. Il s’agit au retour de rester en éveil comme la suite du texte y invite, aux aguets, à l’affût de la visite de Celui qui nous a mis en route. Fondamentalement que nous marchions cet été ou pas, nous sommes tous pèlerins vers une destination qui n’est autre que la promesse initiale, ce Royaume qui, nous dit Jésus plus loin « est au milieu de vous[1] ». Mais nous passerons à côté sans le voir s’il n’est le trésor pour lequel nous sommes prêts à tout quitter. Si ce mois d’août est pour beaucoup un temps de pause dans l’ordinaire des jours, puisse-t-il permettre de revisiter nos priorités, sans être juste une parenthèse, mais plutôt le point d’appui d’un nouveau départ.

Nous sommes malheureusement trop enclins aux jugements sur ceux qui nous entourent, qui ne professent pas notre foi, dont la conduite nous choque. Si nous entendions vraiment la finale de cette page d’évangile, nous pourrions profiter de cette pause estivale pour relire dans notre vie tout ce que nous avons reçu et prendre la mesure de ce à quoi cela nous engage et dont nous sommes redevables : « À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage ».

 

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[1] Luc 17, 21