Année A 3ème Pâques

Nous entendions à Pâques le récit de la découverte du tombeau vide : « On a enlevé le corps du Seigneur et nous ne savons pas où on l’a mis ». C’est ce même récit que les disciples sur le chemin d’Emmaüs racontent à ce compagnon de route inconnu. Reste à faire le chemin pour reconnaître le ressuscité présent au milieu de nous.

Après l’évangile, à l’invitation : « acclamons la parole de Dieu », nous répondons : « gloire à toi Seigneur Jésus ». La parole de Dieu, c’est le Christ. C’est par ce qu’elle produit en nous que nous reconnaissons l’Ecriture comme Parole de Dieu : c’est quand elle prend chair en nous que le ressuscité nous rejoint sur le chemin qui est le nôtre et notre cœur en est transformé.

« Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela… » Et il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. Il fallait que Dieu prenne sur lui le non-sens de la souffrance de l’innocent pour rejoindre et racheter la nôtre, pour donner à nos souffrances absurdes le visage de l’Amour. Notre cœur sera brûlant à la lecture des écritures si nous y cherchons la trace de l’amour absolu de Dieu qui prend la place de l’innocent torturé pour réconcilier justice et pardon. Sans ce chemin pris par Dieu en Jésus, la justice ne laisserait pas place au pardon, le pardon ne permettrait pas de rendre justice.

« Leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards ». Ne rêvons pas d’un mode de présence du Christ qu’on pourrait posséder, qui évacuerait toute forme d’absence. Jésus ressuscité nous échappe toujours parce qu’il nous précède. C’est ce qui fonde notre espérance. Communier à cette présence nous envoie là où il nous précède, auprès de ceux qui sont humiliés, rejetés. Il nous précède parce que l’amour est plus fort que la mort et qu’il nous a devancés là où nous craignons d’aller. Puisse la trace de cette présence qui nous échappe nous faire sortir en hâte, comme les disciples d’Emmaüs malgré la nuit et témoigner de ce qui nous a brûlé le cœur !