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Le blog de Bruno LACHNITT

Année C 28ème dimanche ordinaire

20 Octobre 2022 , Rédigé par Bruno LACHNITT Publié dans #Commentaire évangile osservatore romano

Dans la première lecture et dans l’évangile, c’est sur la seule confiance en la parole déroutante d’un autre que survient la guérison. Et il est difficile d’accorder foi à une parole si différente de l’image que nous nous faisions d’une rencontre salutaire. Dans l’évangile, Jésus ne touche pas les lépreux, il les invite seulement à faire comme s’ils étaient guéris en allant se montrer aux prêtres. Et c’est le crédit accordé à cette parole qui les met en route qui est source de guérison. 
Mais les textes nous interrogent aussi sur la reconnaissance. Dans la première lecture, Élisée refuse une reconnaissance sonnante et trébuchante et tout se passe comme si le fait d’être désintéressé permettait la reconnaissance du don de Dieu. Nous risquons d’y faire obstacle quand nous espérons que la reconnaissance de la grâce qui passe par nous soit gratitude vis-à-vis de nous.
Dans l’évangile la foi a bien été le fait des dix lépreux : tous se mettent en chemin et sont purifiés. Un seul revient sur ses pas, et paradoxalement ne suit pas l’injonction de Jésus. Nous avions dix lépreux, identité partagée d’une commune exclusion, nous nous trouvons maintenant en présence de neuf juifs et un samaritain, comme si la réintégration au sein de la communauté réintroduisait la différence qui met l’étranger à part. C’est une constante dans l’évangile de Luc que la manifestation du don de Dieu surgisse en marge de l’élection et la figure de Naaman de la première lecture est évoquée par Jésus au début de l’évangile de Luc, dans la synagogue de Nazareth. L’étranger est chez Luc le témoin de l’irruption du salut en marge de l’élection, quand celle-ci est comprise comme un privilège et devient un obstacle à la manifestation du salut. Cela doit rester pour nous un repère quand nous sommes tentés de recevoir comme un privilège la manifestation du salut dont nous sommes les témoins indignes. La reconnaissance du don de Dieu jaillit de notre renoncement à mettre la main sur le don qui passe par nous.

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