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Le blog de Bruno LACHNITT

Année C 22ème dimanche ordinnaire évangile

11 Septembre 2022 , Rédigé par Bruno LACHNITT Publié dans #Commentaire évangile osservatore romano

La question principale posée par l’évangile aujourd’hui est celle de notre place. Dimanche dernier Jésus nous annonçait que des derniers seraient premiers et des premiers, derniers. Quelle est ma juste place, celle que je peux légitimement occuper ? Un livre sur la désinsertion sociale avait pour titre : « la lutte des places » comme si dans la société, les combats collectifs avaient cédé le pas à une lutte du chacun pour soi où il faudrait gagner sa place au détriment des autres. Le texte de Ben Sirac le Sage détonne déjà : « plus tu es grand, plus il faut t’abaisser ». Comme le disait Jésus à ses disciples : « Vous le savez : ceux que l'on regarde comme chefs des nations païennes commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir ». L’évangile d’aujourd’hui n’est pas juste un principe de précaution pour éviter l’humiliation : « la condition de l’orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui ». C’est dans le même mouvement que Dieu renverse les puissants de leur trône et élève les humbles.

Nous croyons mériter notre place, ou une place meilleure que celle que nous occupons et nous déployons beaucoup d’efforts pour y parvenir ou cultivons beaucoup de ressentiment de ne pas l’atteindre. La notion de mérite induit que celui qui occupe effectivement la dernière place la mérite aussi. Si le riche mérite sa place, le pauvre n’est pas victime de l’injustice mais responsable. Mais la logique de la grâce est autre. Nous n’avons rien que nous n’ayons reçu, nous ne « méritons » rien mais recevons avec confusion ce qui nous est donné. La nouveauté de l’Evangile, c’est qu’en Christ, Dieu lui-même a pris la dernière place. Dans l’ordre de la vie spirituelle, l’idée même de mérite rend imperméable à la grâce. Rien n’est pire que cette apparente fidélité qui donne l’illusion d’accumuler des mérites. Alors oserons-nous renoncer à l’illusion du mérite pour prendre la place bénie du pauvre type qui accueille avec confusion la profusion du don de l’Amour ?

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