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Le blog de Bruno LACHNITT

Année A troisième dimanche de Pâques : Luc, 24, 13-35

29 Avril 2017 , Rédigé par Bruno LACHNITT Publié dans #Homélies

Nous avons entendu il y a quinze jours le récit de Jean, nous racontant la découverte du tombeau vide par Pierre et Jean. On a enlevé le corps du Seigneur et nous ne savons pas où on l’a mis disaient les femmes venues l’embaumer. Nous en sommes exactement au même point que les disciples sur le chemin d’Emmaüs. Si nous relisons ce qu’ils disent à ce compagnon de route inconnu, c’est ce que nous-mêmes pouvons dire : Nous savons «ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. » Ferons-nous aussi un chemin pour le reconnaître présent au milieu de nous au moment de la fraction du pain tout à l’heure ? Je voudrais souligner trois points à partir de cette page d’évangile.

Le premier c’est la remarque des disciples à la fin : Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » Lorsqu’après avoir proclamé l’évangile, je dis « acclamons la parole de Dieu », nous ne répondons pas « gloire à toi livre saint » mais « gloire à toi Seigneur Jésus ». Pour nous la parole de Dieu, c’est le Christ, nous ne sommes pas une religion du livre. C’est parce qu’elles produisent un effet en nous que nous reconnaissons les écritures bibliques comme Parole de Dieu, parce qu’à travers elles, quand nous les lisons, les laissons résonner en nous, Celui qui est Parole de Dieu nous rejoint et que notre cœur en est transformé.

Le deuxième point, c’est ce que dit Jésus – celui qu’ils ne savent pas encore être Jésus – sur le chemin : « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait ». La souffrance, ici nous savons ce que c’est pour l’avoir parfois provoquée, pour la supporter, pour en être les témoins. Nous sommes dans un lieu de peine et il n’est pas question de se complaire dans la souffrance. Mais il fallait que Dieu prenne sur lui le non-sens de la souffrance de l’innocent pour rejoindre et racheter la nôtre, pour donner du sens à toutes nos souffrances absurdes, leur donner le visage de l’Amour. Notre cœur sera brûlant à la lecture des écritures si nous y cherchons la trace de cet amour absolu de Dieu qui prend sur lui nos souffrances pour pouvoir réconcilier justice et pardon. Sans ce chemin que Dieu a pris en Jésus, la justice ne laisserait pas de place au pardon ou le pardon serait injuste.

Le troisième point, c’est « leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards ». Ne rêvons pas d’un mode de présence du Christ sur laquelle on pourrait mettre la main, qu’on pourrait posséder, qui évacuerait toute forme d’absence : Jésus ressuscité nous échappe toujours parce qu’il nous précède. C’est ce qui fonde notre espérance. Nous allons maintenant accueillir sa présence dans le pain et le vin, son corps livré, son sang versé. Communier à cette présence nous envoie là où il nous précède, auprès de nos frères et particulièrement de ceux qui sont humiliés, rejetés. L’espérance de Pâques, c’est que l’amour est plus fort que la mort. Mais le tombeau vide n’est le signe de cette victoire que pour celui qui se laisse brûler le cœur par la Parole qui nous dit l’amour infini de Dieu.

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