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Le blog de Bruno LACHNITT

Année B 3ème Pâques Corbas

20 Avril 2018 , Rédigé par Bruno LACHNITT

Nous avons aujourd’hui la suite de l’évangile que nous avons entendu dimanche dernier ici même pour Pâques. Et comme dimanche dernier avec les deux marcheurs qui s’en retournaient dépités vers Emmaüs, le Christ ressuscité apparaît aux apôtres et à nos deux compagnons qui racontent ce qui leur est arrivé sur la route et « ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures ». Dans le texte d’il y a deux semaines, Jésus disait « comme votre cœur est lent à croire » et eux après disaient : « notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » C’est bien le cœur qu’il s’agit d’ouvrir à l’intelligence des écritures. Pour cela je soulignerai trois points et finirai par une invitation.

Au cours de cette grande liturgie de la nuit de Pâques, on commence un grand parcours biblique dans l’ancien testament par le poème de la création dans le livre de la Genèse. Avant la bonne nouvelle d’un Dieu libérateur et l’événement de la résurrection, il y a cette bonne nouvelle de la création : à l’origine du monde il y a DIEU, une volonté aimante et le livre de la Genèse nous répète comme un refrain : « et Dieu vit que cela était bon ! » C’est le premier point : regardez le monde comme fruit de l’amour.

Le deuxième point, c’est que Jésus qui est pour nous la révélation la plus accomplie nous apprend que cet amour est inconditionnel et je vous invite à relire votre évangile, Matthieu ou Luc pour y réentendre la révélation de cet amour inconditionnel de Celui que Jésus appelle son Père. Et laissez votre cœur être touché par cette révélation.

Le troisième point c’est que l’événement de Pâques, c’est la victoire définitive de cet amour inconditionnel qui est à l’origine du monde, qu’il est non seulement à l’origine mais aussi au terme de l’histoire et de nos vies. Ce sont ces deux lettres inscrites sur le cierge pascal ά et ω, première et dernière lettre de l’alphabet grec qui indiquent que le Christ est le commencement et la fin. Au-delà de toutes les apparences, l’amour est définitivement victorieux et l’amour inconditionnel est le principe qui gouverne le monde.

Alors, vous n’êtes pas obligés de me croire et notre foi en la résurrection est souvent difficile, mais je voudrais vous faire une invitation pour nous décaler d’un pas et changer de regard. Car ce n’est pas une affaire de croyance ou de conviction, mais d’abord d’expérience. Comment expérimenter la réalité de Pâques dans nos vies ?

Au début du carême, je vous avais invité à un jeûne particulier : jeûne de ce qui sort de notre bouche : pas d’insultes, pas de médisance, pas de mensonges, et aussi de ce qui vient du cœur : pas de jalousie, pas de jugements, pas de rancune. Aujourd’hui je vous invite non plus à un jeûne mais à un excès, une débauche de bénédiction. Bénir n’est pas un rituel réservé aux ministres ordonnés, mais une attitude fondamentale à laquelle chacun est invité : c’est vouloir et appeler du bien sur quelqu’un. Vous connaissez peut-être la chanson de Sinsemilia : « tout le bonheur du monde ». Bénir c’est vouloir et souhaiter pour celui que vous bénissez « tout le bonheur du monde ». Le mal que vous souhaitez aux autres se retournera contre vous, le bien que vous leur voulez vous reviendra. Vouloir pour chacun de ceux qui vous entourent et appeler sur eux du bien, c’est mettre votre cœur à l’unisson du Père, votre créateur et plus vous vous y exercerez plus votre cœur se dilatera et la victoire de l’amour ne sera pas une idée farfelue, une croyance illusoire mais une expérience profonde qui vous mettra en joie. Et vouloir du bien à ceux qui vous ont fait du mal et c’est être vraiment les fils de notre Père qui est dans les cieux. Je vais vous faire une confidence. Il y a plusieurs années, j’ai cosigné un article dans le journal La Croix sur un sujet sensible. Quelques temps après, des personnes reconnues ont publié une réponse à notre tribune avec un titre qui mettait en doute la sincérité de notre Foi, qui jetait sur nous l’opprobre. J’en ai été profondément blessé, je me suis senti sali. Lorsque plus tard, j’ai été invité, provoqué à bénir ceux qui ont écrit cet article, cela a coincé et j’ai réalisé qu’une vieille rancune me pourrissait à l’intérieur. Alors je me suis mis à leur vouloir du bien et à les bénir. Et cela a changé ma vie, a dilaté mon cœur et m’a procuré une joie profonde. Je ne connais pas de plus sûr chemin pour expérimenter la joie de Pâques comme une réalité qui transfigure votre vie. Car ce n’est pas l’apparence des choses qui nous entourent qui donne la tonalité de notre vie, mais le regard que nous portons sur elles qui en révèle la vraie nature. Quelqu'un qui a expérimenté ce chemin de la bénédiction a écrit : « J’ai compris que je ne peux pas entrer dans le royaume de Dieu si je n’y emmène pas avec moi le monde entier. Je vous souhaite donc tout le bonheur du monde et je vous invite à bénir chacune et chacun autour de vous comme je vous bénis moi-même chaque jour.

Amen !

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